Le coup d’envoi de la 3e édition du Concours tunisien des produits de terroir a eu lieu avant-hier au siège de l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia) à Tunis, et ce, lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion.
Placé sous l’égide du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche maritime, le Concours est concocté par l’Apia, en collaboration avec le ministère de l’Industrie et le ministère du Tourisme. Il bénéficie de l’appui du Projet d’accès aux marchés des produits agroalimentaires et de terroir, notamment dans sa deuxième phase (Pampat 2), lequel projet —rappelons-le— est mis en œuvre par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi). Le concours est financé par le Secrétariat d’Etat à l’économie suisse (Seco).
La conférence de presse a permis d’éclairer l’assistance sur le parcours du concours en revenant sur les pas franchis durant les deux premières éditions, notamment la première édition en date de 2017 et la deuxième en date de 2019. Les représentants des parties prenantes ont signifié, chacun de son côté, l’importance de promouvoir les produits de terroir, de mieux les valoriser et d’œuvrer conjointement dans le but d’améliorer la qualité desdits produits et de soutenir les producteurs pour gagner en confiance, en visibilité, en compétitivité et pour acquérir un meilleur accès aux marchés, national et internationaux.
Miser sur le développement des produits de terroir constitue, indéniablement, un sous-secteur prometteur à plus d’un titre : il s’agit de puiser dans le patrimoine agricole et culinaire ancestral pour mettre en avant les spécificités locales, lesquelles sont parfaitement aptes à créer une véritable dynamique socio-économique et culturelle dans les régions et de contribuer au développement du tourisme alternatif. Encore faut-il rappeler que la Tunisie figure parmi les pays les plus appliqués à la valorisation des produits de terroir en sa qualité de membre du Réseau international des concours nationaux des produits de terroir.
Sous le signe du succès
Ouvrant la rencontre, Mme Inji Douggui, directrice générale de l’Apia, a rappelé les principaux objectifs du concours, à savoir l’amélioration de la compétitivité des produits de terroir, l’encouragement des jeunes entrepreneurs à s’investir dans ce sous-secteur, ce qui servira à la fois la valorisation desdits produits et l’investissement régional et local, ainsi que l’amélioration perpétuelle de la qualité et de la sécurité alimentaire desdits produits. En revenant sur les indicateurs relatifs à l’évolution du concours, la responsable a indiqué que le nombre des produits de terroir présentés a augmenté de 278% au cours de la deuxième édition en comparaison avec l’édition 2017. L’évolution positive a été constatée également sur le nombre des produits couronnés, soit +260%. «Cette évolution a nettement influé sur le revenu des producteurs, lequel a enregistré une augmentation oscillant entre 30% et 50%», a-t-elle souligné. Mme Inji Douggui a indiqué, par ailleurs, que des conventions ont été signées en vue d’ouvrir la voie aux producteurs pour participer aux événements spécialisés internationaux et de promouvoir la visibilité et l’accès des produits de terroir à l’échelle internationale. Cette année, cinq filières de produits de terroir ont été retenues pour le présent concours, à savoir l’huile d’olive, les fruits et les herbes alimentaires, les légumes, les produits animaliers et les céréales.
L’appel à l’inscription étant lancé le 20 mai 2021, les éventuels candidats peuvent ainsi déposer leurs demandes d’inscription sur le site web www.concours-terroir.tn, et ce, jusqu’au 20 juillet 2021. Le concours se déroulera du 5 au 7 octobre 2021. Il comptera des délégations étrangères pour dégustation. La remise des prix est prévue pour le 14 octobre suite à laquelle un véritable marché des produits de terroir sera implanté à la Cité des sciences de Tunis, et ce, jusqu’au 17 octobre 2021.
Satisfaisante réussite
de la version tunisienne
Prenant la parole à son tour, M. Patrik Zimmerli, directeur de la Coopération Suisse installée à Tunis, s’est exprimé sur l’intérêt accru que porte la coopération Suisse pour la promotion du développement économique et pour la création de l’emploi en Tunisie. D’où l’importance de l’appui au Projet Pampat afin de soutenir les promoteurs des créneaux porteurs, répondant ainsi par la favorable aux besoins locaux tout en mettant en valeur les spécificités locales. Il n’a pas manqué de signifier son ravissement quant à la réussite de la version tunisienne du concours des produits de terroir. Il a ajouté que, lors de sa 4e réunion, tenue en mars, le Réseau international des concours des produits de terroir a insisté sur l’impératif de soutenir davantage l’expérience tunisienne en la matière.
Vers une stratégie nationale de promotion et de commercialisation des produits de terroir
De son côté, Mme Lamia Thabet, directrice de Pampat 2, a rappelé l’avancée considérable que prend le sous-secteur des produits de terroir. Lors de sa première édition, le concours a incité les parties prenantes à dresser l’inventaire des produits de terroir, comptant aujourd’hui pas moins de 220 produits. Il s’agit d’une base de données incontournable et d’une source d’information riche, permettant de mieux orienter les jeunes entrepreneurs vers les spécialités respectives à chaque région et de servir ainsi le développement régional et local. L’oratrice a souligné les retombées de cette approche sur les producteurs et sur les produits. «Le nombre des produits a quasiment triplé de 2017 à 2019», a-t-elle indiqué. Elle a souligné l’engagement de l’Onudi, via notamment le projet Pampat 2, à promouvoir les produits primés à travers l’organisation d’actions promotionnelles ambitieuses. Par ailleurs, les efforts convergent de plus en plus vers l’instauration d’une Stratégie nationale de promotion et de commercialisation des produits de terroir. «Nous avons défini l’axe fondamental de la stratégie ; un axe qui focalise sur la valorisation, la commercialisation et l’amélioration de la qualité grâce, en outre, à la certification des produits. La mise en œuvre de cette approche sera entamée dans deux zones pilotes», a-t-elle ajouté.